• Une fois à l'eau, il ne restait plus qu'à peaufiner les derniers réglages. C'est du moins ce qu'on s'était imaginé. Mais la configuration, disons exotique du bateau allait se montrer des plus retords...

    On tenait à ce qu'il soit à l'eau pour le festival de Loire d'Orléans 2011 et on y est arrivé pour l'essentiel. Le "superlatif" consistait dans le fait que le moteur refusait de démarrer. Faisant fi de ce détail, l’Arroux fut démonté, transporté et remonté à Orléans. Faute de pouvoir bouger, il a quand même était remarqué puisque des passants croisés à la Creusille par la suite m’ont dit l’avoir pris en photo là-bas. Mais il a quand même été baladé à couple de la charrière de l’Observatoire Loire, histoire de dire...

    De retour en Loire blésoise, on s’est attelé à l’animation du moteur.

    On s’est heurté à une difficulté passagère. Rien de grave : le bateau a coulé... Croyez en les mariniers de tradition : un bateau de Loire connaît le fond du fleuve au moins une fois dans sa vie. L’Arroux a été aidé en cela par le flotteur de la pompe de cale qui devait s’enclencher à partir d’une certaine hauteur d’eau et qui a insidieusement fait faux bond. Heureusement le bateau était près du bord et le niveau d’eau était complaisant. Quelques heures d’écopage plus tard, l’Arroux avait meilleur mine et une majorité de la coque au sec (pas d’image : écope et appareil photo font pas bon ménage...).

    Peu de dégâts : un tournevis plat, une clé de 13, un chiffon et le carburateur était sec. Gros avantage du petit moteur Citroën ! Mais il a fallu quand même remplacer la bobine d’allumage, il n’y a pas de miracle...

    Une fois que le moteur a enfin donné de la voix (d’autant qu’il était en échappement libre...), on s’est attelé à l’autre partie de la motorisation : l’hydraulique.

    J'ai envie de dire que la mécanique hydraulique est un monde à part. Ça ne pardonne pas l'à peu près et l'improvisation, on a compris ça. En l’occurrence les distributeurs qui venaient d'une dessileuse et qui étaient conçus pour commander un certain nombre d'éléments ne se trouvant pas sur le bateau forcément.

    Résultat : le moteur de 2cv calait à chaque fois qu'on voulait faire tourner une roue et qu'à force d'insister, les distributeurs ont fini par exploser ! Pas de bobo rassurez-vous mais un joli mouchetage rose (à cause de l'huile) sur tout le bateau et des distributeurs hors d'usage... Donc passage au plan B.

    Après quelques recherches sur internet, Christian tombe sur le site de Ouest Hydraulique. Et là, on a trouvait notre bonheur. Christian a commandé un nouveau distributeur fait sur mesure neuf et garanti pour quasiment le prix de l'ancien venant d'une casse, on l'avait un peu saumâtre. Mais bon, les affaires reprenaient.

    Et finalement, tout les éléments se connectèrent comme prévu et les premiers tours de roues ont pu enfin se faire !

     


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  • Ce projet remonte loin dans l'histoire de l'association. A l'origine, l'idée était de construire un "Inexplosible".

    Les inexplosibles étaient des bateaux à vapeur et à roues à aubes qui ont fait la navette de Nantes jusqu'à Nevers entre 1822 et 1851. Ils étaient appelés ainsi pour rassurer les clients après deux explosions de chaudière qui firent de nombreuses victimes. L'invention des chaudières à basse pression remédia à ce problème.

    Ci-dessous l'inexplosible N°21 "La Ville de Nantes" devant Chaumont sur Loire.

     

    L'Arroux

     

    Et donc le projet de construction d'un inexplosible à commencé à mûrir dans les têtes des adhérents de Marine de Loire dès la fin des années 90. Mais l'idée fit long feu, probablement que l'importance du projet (coque métal et bois de 30 m de long et chaudière vapeur ) en a rebuté plus d'un.

    Mais l'idée était toujours là, un peu comme le souvenir d'une vieille guerre qu'on avait jamais faite... Aussi en 2008, nous nous sommes donc lancés. En sachant pertinemment qu'on ne savait pas où on allait mais que c'était en y allant, qu'on allait savoir...

    Ce qu'on savait c'est qu'on était tributaire des matériaux disponibles. Comme le bois. Trouver une scierie qui puisse faire de grandes longueurs devient de plus en plus difficile. Nous en avons trouvé une du côté de la Ferté Beauharnais qui a pu nous faire des planches de huit mètres en pin Douglas début 2008.

    Ci-dessous : merci à l'Aviron blésois pour le prêt de la remorque pour le transport des planches.

     

    La scierie

     

     

    La coque

    Le chantier proprement dit commença en août avec la mise en place du chantier et la taille des planches du fond (la sole). Une fois chevillées et assemblées avec quelques râbles, on a formé la levée à l'avant. A l'aide d'un palan, on a lentement et progressivement relevé le nez du bateau jusqu'à atteindre 80 cm. Cette hauteur était tributaire du diamètre des futures roues. Le bois a été constamment humidifié  pour l'assouplir. Pendant ce temps, le faux tableau à l'arrière est monté.

     

    La soleLevée et tableau arrière

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une fois la hauteur voulue atteinte, c'était au tour des bordées (les côtés). On a pratiqué à l'ancienne :  montage à clin et clous retournés. On enfonce le clou au tiers, on le plie à 45°, on renfonce encore d'un tiers et rebelote et on replie une dernière fois la pointe. La planche est ainsi "cousue" et c'est très solide. Sur la photo de gauche, on aperçoit les palatrages. Ce sont des bandes de tôle qui recouvrent des bandes de feutre goudronnées et clouées pour assurer l'étanchéité entre les planches.

    Les bordéesLes bordées 2

     

     

     

     

     

     Et au bout d'un (long) moment, on obtient quelque chose comme ça :

    La coque

     

    A partir de là, on attaque l'autre partie du chantier :

    Les roues

    Christian Lequien, ébéniste de métier qui a assuré la maîtrise d’œuvre sur la construction de la coque a créé les roues a aubes en partant de plateau de chêne brut. Elles sont constituées de pièces uniquement maintenues entre elles par des tenons et des mortaises et des cerclages en acier.

    Dont les cintres :

     

    Les cintres

     

    Le moyeu (avec Christian a l'exercice) :

    Moyeux

    Moyeux2

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tous les éléments assemblés et les roues constituées, les cerclages ont été dilatés en les chauffant sur un feu de bois puis montés sur les roues.

     Pose des cerclages

     

    Une fois les cerclages bien serrés (ça ne s'est pas fait tout seul...), il restait à installer les coyaux (les pièces qui supportent les aubes) et les aubes elles mêmes. Et ça donne ça :

    Roue

     

    La mécanique

    Parenthèse : la coque été à peine terminée dans les grandes qu'on ne savait toujours pas comment faire tourner les roues et faire avancer le bateau. C'est là que va intervenir l'autre Christian (Michaud), mécanicien de profession et de passion et qui nous a d'abord aidé à y voir plus clair et ensuite et surtout à mettre en place la mécanique.

    Pour faire simple, les roues tournent grâce à des moteurs hydrauliques dont le mouvement passe par des réducteurs. L'huile hydraulique est mise en pression par une pompe montée en prise directe sur un moteur de voiture. L'huile passera par des distributeurs (les commandes) qui la répartiront sur les roues pour faire aller en avant ou en arrière de manière à manœuvrer le bateau dans toute les directions.

    Nous avons trouvé les pièces hydrauliques dans une casse de matériel agricole, d'une qualité inversement proportionnelle à leur tarif... Et le moteur par contre à été trouvé par Christian pour rien.

    En résumé nous avons un moteur (de 2cv Citroën) qui entraîne une pompe hydraulique (d'une moissonneuse batteuse) et qui envoie l'huile sous pression vers des distributeurs puis des moteurs et des réducteurs venant d'une dessileuse. On se heurtera plus tard à quelques soucis de mise au point...

    Ci-dessous le moteur de 2cv équipé de la pompe hydraulique

     

    Le moteur 2 cv

     

    Il restait à installer tout ça sur la bateau. Pour ce faire on a abandonné la scie égoïne et le rabot pour la meuleuse et le poste à souder. On a commencé par des cadre qui entourent et supportent les roues et le groupe moteur/réducteur hydraulique. On a ajouté des vérins qui relèveront les roues afin qu'elle ne prennent pas trop d'objets flottants une fois à l'ancre et  pour protéger les roues quand le bateau sera le long des rives. un long tube traverse le bateau et sur lequel les cadres pivotent.

    Ci-dessous : en rouge le groupe moteur/réducteur et en bleu les vérins.

     

    montage roues

     

     

    Une fois les roues installées, il ne restait plus qu'à construire les capots des roues. Christian l'ébéniste n'est pas doué que pour le bois !

    On aperçoit le mât de cargo au milieu.très utile pour manœuvrer les capots !

     

    Les capots

     

     Les capots installés, le bateau était officiellement terminé.

     

    La mise à l'eau

    Il était temps alors qu'il gagne son élément : l'eau de la Loire. Donc rassemblement général des copains pour aider à la manœuvre. Le plus compliqué à été sans doute de le sortir du hangar. Mais avec un peu de bonne volonté (et le 4x4 de L'observatoire Loire...), il a pu goûter à la lumière du jour.

     

    La sortie du hangar

     

     Une fois sur le camion, direction la Creusille !

    Sur le camionLa mise à l'eau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et enfin !

     

    Dans l'eau

     


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